Famille de CACQUERAY


Nous comptons parmi nos ancêtres, une branche de CAQUERAY, plus précisément la branche de CACQUERAY de BEZU. Cette noble famille, installée en Normandie, s'est illustrée par la fabrication du verre dès le 14e siècle. 

Le métier de verrier est, on le sait, un des seuls que puisse pratiquer la noblesse sans déroger, sans doute parce que ce furent d’abord des gentilshommes qui s’occupèrent de cette activité. Parmi les premiers centres français de verrerie, la Normandie tient, avec la Lorraine, une place importante. Dès le début du 14e siècle, Philippe de CAQUERAY installe la verrerie royale de La Haye à Bézu-la-Forêt, succédant à la verrerie de la Fontaine-du-Houx, et qui durera jusqu’au 19e siècle. De nombreuses verreries s’installent en Normandie, 70 entre 1300 et 1789 , tant de verre " à plat " que de verre creux. 

Le verre à vitre était obtenu, en France, à partir du 14e siècle par la rotation sur un pontil d’une masse de verre assez importante, préalablement soufflée en forme de vase à large fond plat. Son épaisseur était irrégulière, plus grande au centre qu’au bord, mais cette technique dite " au plateau " ne demandait pas de matériel particulier, et a été largement diffusée après son invention par Philippe de CAQUERAY. C’est elle dont on retrouve la trace dans les irrégularités en arc de cercle des verres anciens, et surtout dans les fenêtres montées sur plomb des bâtiments civils, où l’on voit souvent encore des successions de " boudines ", le centre plus épais du plateau sur lequel se voit encore la trace du pontil. Cette invention, datant du début du 14e siècle, est à l’origine du privilège, accordé en 1330 par le roi de France Philippe VI à Philippe de CAQUERAY, seigneur de Saint-Imes, de construire la verrerie de La Haye en Normandie. Trois autres familles contribuèrent aux progrès du procédé, les familles BROSSARD, Le VAILLANT et BONGARS. Grâce à l'exclusivité de la fabrication du " plast de verre " en France, ces trois familles donnèrent lieu, avec la famille de CAQUERAY, à la prodigieuse expansion des verreries normandes, qui surent bien utiliser les argiles locales pour faire les creusets, et qui exploitèrent radicalement les forêts de la région. La source d’alcalins est fournie par la cendre des fougères. Ces verreries dureront jusqu’au début du 19e siècle, leur disparition étant surtout le fait de l’obsolescence du procédé. 

Ambroise MILET, Chef des Fours et Pâtes à la manufacture nationale de Porcelaines de Sèvres, a produit un récit en 1871 essentiellement consacré à la verrerie de la Haye (nécessite le logiciel Acrobat reader)

Ces quatre familles de verriers ont fait l'histoire du pays de Lyons, et étaient vulgairement appelées " les nobles quart de chiens " ou " les quatre chiens du roi ". La légende locale dit que c'est Guillaume Le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, qui eut quatre fils naturels, qu'il dénomma du nom de ses quatre chiens : Caqueray, Bongards, Vaillant et Brossard.

Le roi de France accorda également la permission de construire une autre verrerie à Beauvoir-en-Lyons, au lieu dit La Croix des Mallets, situé sur un fief appartenant à la famille de BOUJU, également maîtres verriers. Notre ancêtre Jean de CAQUERAY a exercé dans cette verrerie de la Croix des Mallets et y fabriqua du " plast de verre ". La famille de CAQUERAY fit alliance avec la famille de BOUJU par le mariage de Jean de CAQUERAY avec Jeanne de BOUJU en 1497 au manoir de la Croix des Mallets. 

Jean de CAQUERAY, après avoir exercé à la verrerie de la Croix des Mallets, hérita de la verrerie de La Haye. En 1616, le roi Louis XIII donne son accord pour transférer la verrerie de la Croix des Mallets au Landel, sur la commune de Bézancourt. Au début du 19e siècle, la verrerie du Landel comptera jusqu'à 300 ouvriers, oeuvrant à la fabrication de bouteilles en verre et autres flacons. Aujourd'hui, il ne reste plus rien des verreries de La Haye et de la Croix des Mallets, à l'exception des fermes attenantes. La partie la plus récente de la verrerie du Landel a cependant survécu mais la fabrication du verre a cessé depuis plus d'un siècle.

Bézu-la-Forêt (27)

Notre lien avec la famille de CACQUERAY se fait par Louise de CACQUERAY qui épousa Antoine MINDORGE en 1630. Elle est née en Pays de Bray, à Massy (76) en 1611. Son père, Christophe de CACQUERAY de BEZU, était Seigneur de Bézu-la-Forêt (27) puis Seigneur de Massy (76). Il  s'était installé dans cette région pour y créer la verrerie de Maucomble au lieu-dit " le charlalet " dont il ne subsiste que la rue " de la verrerie ".

Philippe de CAQUERAY a habité le manoir de la Fontaine-du-Houx à Bézu-la-Forêt, dès le 14e siècle. Ce château, également nommé manoir du roi, était une possession royale, semble-t-il dès les rois Mérovingiens. Le roi Philippe VI a été le dernier roi de France à y séjourner en 1331. Ce château a été plusieurs fois reconstruit, notamment après la guerre de 100 ans, que les Anglais avaient incendié. Seule la chapelle Sainte Eutrope, attenante au château, a survécu et date du 13e siècle. La chambre, dite chambre d'Agnès SOREL, est l'autre curiosité de ce château. Il semblerait en effet, qu'Agnès SOREL, maîtresse du roi Charles VII, ait séjourné dans ce château au milieu du 15e siècle.

Cliquer pour agrandir la photo Cliquer pour agrandir la photo Cliquer pour agrandir la photo

Dans l'église de Bézu-la-Forêt, il subsiste un vitrail funéraire, daté de 1537. Celui-ci représente la scène de l'Annonciation avec un écuyer revêtu de son armure, agenouillé aux côtés de son épouse, les mains jointes. Deux blasons figurent de chaque côté en bas de ce vitrail. Ce sont les armoiries des familles de CAQUERAY et de BOUJU, avec pour épitaphe à même le vitrail : 

" ci-gisent nobles psones Jehan de caquerey ecuier et damoiselle Bouju sa feme lesquels
trepassere au mois de mars en caresme 1537 priez dieu pour eulx
"

Cliquer pour agrandir la photo

Cliquer pour agrandir la photo

Cliquer pour agrandir la photo

Armoirie de CAQUERAY Armoirie de BOUJU Cliquer pour agrandir la photo

On peut donc penser que nos ancêtres Jean de CAQUERAY et Jeanne de BOUJU ont été inhumés dans cette église, probablement au pied de ce vitrail funéraire. Ce vitrail, âgé de plus de 400 ans, a d'ailleurs été classé monument historique. 

Sources : recherches personnelles, extraits du livre " Evocation du passé familial " de Gaston de CAQUERAY, Archives Nationales, BNF.


Vous avez également étudié ce patronyme ? N'hésitez pas à me contacter :

Cliquer ici pour m'envoyer un



Cette généalogie se compose de :
382 individus, 159 familles, 146 patronymes et 39 lieux


Retrouvez l'ensemble des données à l'aide des menus situés dans la barre du haut.

Dernière mise à jour le 04/10/2005



Ces pages ont été créées par Heredis 7 pour Windows , © BSD Concept