Magazine EDV
Revue de presse
834986 visiteurs
1 visiteur en ligne
Outils des verriers
Liste non exhaustive des principaux outils des verriers. On trouvera la description et l’usage à leur place alphabétique dans ce lexique.
- Bardelles, Canne ou Felle, Ciseau, Cuillère, Cordeline, Creuset ou pot, Ferret, Fusée, Lagre, Marbre, Margeoir, Moles ou Molettes, Moule, Mouloir, Palette, Pachomètre, Paupoire, Pelle à rebords, Pic, Pinces, Pontil ou Poncil, Ponteglo, Profil, Ringard, Touret.
Dans certaines manufactures, comme la Glacerie (près de Cherbourg), la plupart des outils étaient fabriqués sur place.
Ouvriers du verre
On peut les diviser en deux grandes catégories :
- les verriers proprement dits
- les ouvriers qualifiés et manœuvres des métiers annexes indispensables.
1) Les verriers proprement dits
- Le maitre verrier, généralement gentilhomme, est l’élément essentiel de l’équipe : c’est lui qui souffle le verre. En Normandie, on l’appelle souvent le « bossier », et les souffleurs de bouteilles sont nommés les « messieurs ». Dans le cas des petites verreries, il cueille lui-même le verre dans le creuset ; mais dans les verreries importantes, il est aidé par le « cueilleur ».
- Le cueilleur se saisit de la paraison. Suivant son âge et son ancienneté dans la verrerie, le cueilleur et appelé « gamin » ou « grand garçon ».
- Le tiseur (attiseur) est préposé au chauffage du four. Il est secondé par un aide-tiseur. Le maitre tiseur est souvent chargé également de la préparation de la composition et du remplissage des pots (notamment en Normandie, en Lorraine, en Argonne, dans le Binois), travail pour lequel on le nomme aussi fondeur.
- Le frittier est, comme son nom l’indique, préposé à la préparation de la fritte.
Dans certaines verreries viennent s’ajouter des « passe-cendres », des « ouvriers planissants » cités en Argonne au XVIIIe siècle, et des « porteurs » qui déplacent les objets fabriqués. Ce sont généralement des enfants, un par équipe, mais souvent un seul pour plusieurs places. L’ensemble de ce personnel spécialisé travaillant sur le mode artisanal portait en Lorraine le nom de « co-verriers » ou « comparsonniers », soulignant le fait que chacun d’eux est indispensable au travail de l’équipe (G. Rose-Villequey). Ils sont parfois secondés par un certain nombre de servants (voir Place).
2) Métiers annexes indispensables
Bien qu’ils soient fréquemment cités dans divers ouvrages, c’est dans ceux de Le Vaillant de la Fieffe sur la Normandie, et de G.Rose-Villequey sur la Lorraine, que les divers métiers annexes sont les plus largement mentionnés.Parmi les servants directement attachés à la manufacture, on trouve des ouvriers assez spécialisés que nous appellerions à présent magasiniers :
- Les lieurs de verre qui préparent les paniers de grand verre, et qui, sans se glisser dans le clan des maitres verriers, sont indissolublement liés à ces derniers, au point qu’ils touchent une participation.
- Les empaqueteurs qui sont souvent de la main-d’œuvre féminine. C’est souvent aussi cette main-d’œuvre féminine qui est employée à la recherche et à la cueillette des herbes.
Tout un monde de manœuvres et d’ouvriers spécialisés gravite autour des verreries de quelque peu d’importance : bûcherons, maçons, charpentiers, vanniers, potiers, mais aussi colporteurs, charretiers, convoyeurs, maréchaux, saliniers et rouliers.
C’est ainsi que l’existence d’une verrerie d’un peu d’importance assure du travail à toute la population d’alentour.
Le Vaillant de la Fieffe nous communique la composition de la verrerie de Varimpré qui fabriquait des plateaux de verre au début du XVIIIe siècle. Cette verrerie fabriquait annuellement 1200 paniers (de 24 plateaux) et employait :
- 1 gentilhomme directeur
- 7 gentilshommes verriers dont 1 apprenti
- 1 maitre tiseur
- 1 sous-tiseur
- 1 fouet ( ?)
- 3 tiseurs de fournées et de fonte
- 1 metteur de bois sur la roue
- 1 maréchal
- 1 frittier
Le même Le Vaillant de La Fieffe, étudiant la petite verrerie du Gast vers 1801, indique d’après les textes de M. de Mesenge, alors propriétaire, que cette verrerie avait une production de gobeleterie extrêmement variée ; tant en cristal qu’en pivette et en verre de couleur, tant en pièces de table qu’en matériel de laboratoire, l’usine réalisait un chiffre d’affaires mensuel de 5 à 6000 francs de l’époque (30500 €uros actuels). Pour ce faire, elle utilisait :
- Pour la manutention : 30 « bras »
- Pour l’exploitation du bois (qui vient de la forêt d’Alençon) : 10 à 12 bûcherons
- Pour voiturer le bois : 8 à 10 chevaux
Voici enfin, toujours indiqués par Le Vaillant de La Fieffe, les salaires relatifs des tiseurs à la verrerie du Lihut en 1778 :
- Maitre tiseur : 12 livres/semaine + 150 livres (et un chapeau !)
- Sous-tiseur : 5 livres/semaine + 42 livres
- Tiseur de fonte : 4 livres 10 sous/semaine + 12 livres (et 1 chapeau de 6 livres)
- Tiseur de relais : 4 livres 10 sous/semaine + 1 chapeau
- Tiseur de fournée : 4 livres/semaine + 1 chapeau de 6 livres
Tous ces ouvriers étaient nourris, et ce qui leur était payé en plus de leur salaire hebdomadaire leur était donné à titre de prime (on disait « pot de vin ») pour toute la réveillée.
En Lorraine ; les termes de « sacrés mâtins » ou « malabres » sont employés par les gentilshommes pour désigner les ouvriers roturiers. Le terme de « hazi », au contraire, est utilisé par les ouvriers roturiers pour désigner les gentilshommes.